Les prestations en régie sont devenues la norme dans le secteur du numérique.
Elles permettent à une entreprise de bénéficier des compétences d’un freelance pour une durée déterminée, sans passer par un contrat de travail.
Le principe paraît simple, mais le contrat de régie comporte plusieurs spécificités juridiques qu’il faut maîtriser pour éviter tout risque ultérieur — en particulier sur la propriété intellectuelle, la facturation et la responsabilité.
Le contrat de régie repose sur une logique de moyens et de temps passé, et non sur un engagement de résultat.
Le freelance intervient selon un taux journalier moyen (TJM), pour une durée ou un volume d’intervention défini.
L’entreprise pilote le projet et garde la maîtrise de la direction technique et fonctionnelle.
Le freelance exécute la mission dans ce cadre, tout en conservant son indépendance juridique.
Cette distinction est essentielle :
Ce type de contrat doit donc inclure certaines clauses obligatoires, qui doivent être rédigées avec précision.
Dans le numérique, la propriété intellectuelle est un point central. Le principe de base : les créations appartiennent au freelance, sauf cession expresse au client.
Si la mission implique la production d’un livrable (code, design, documentation, contenu…), le contrat doit donc prévoir une clause de cession conforme aux exigences légales du Code de la propriété intellectuelle.
Cette clause doit mentionner obligatoirement :
Sans ces mentions, la cession est juridiquement nulle. C’est un oubli fréquent dans les contrats de prestations de services, qui peut créer des litiges ultérieurs sur la propriété du livrable.
La régie implique une facturation au temps réellement passé.
Le contrat doit donc préciser :
Une bonne pratique consiste à prévoir que les temps validés par le client font foi, sauf contestation dans un délai court (ex. : 5 jours ouvrés). Cela évite les discussions interminables au moment de la facturation.
En régie, le freelance n’est pas responsable du résultat global du projet, seulement de la qualité de son intervention.
En revanche, il reste responsable de ses propres fautes professionnelles (ex. : erreur manifeste, non-respect des consignes de sécurité).
Pour éviter toute dérive, il est souvent prévu de limiter sa responsabilité à un plafond — souvent le montant total des sommes facturées sur la mission. C'est fondamental pour le freelance, généralement moins apprécié par le client. Il s'agit de trouver un équilibre au vu de la criticité de la mission.
Les règles de facturation doivent être détaillées pour éviter les litiges :
Le contrat peut également préciser les conditions de suspension de la mission en cas de non-paiement.
Lorsqu’une collaboration s’inscrit dans la durée, il est souvent plus efficace de signer un contrat-cadre, puis de décliner chaque mission dans des bons de commande ou contrats de mission séparés.
Cela permet de :
Ce mode de fonctionnement est particulièrement adapté aux startups ou ESN qui font appel régulièrement à des prestataires externes.
Les donneurs d’ordre doivent vérifier que leurs prestataires respectent leurs obligations légales et sociales. Le contrat doit donc prévoir que le freelance s’engage à fournir :
Ces documents doivent être renouvelés tous les six mois pour les contrats de longue durée. C’est une exigence légale, et un élément clé de la conformité (lutte contre le travail dissimulé).
D'autres clauses peuvent être intégrées selon les besoins.
Le contrat de régie n’a pas vocation à être complexe.
Mais il doit être précis, documenté et équilibré.
Quelques clauses bien rédigées suffisent à sécuriser la relation et à éviter les pièges les plus courants :
En cas de collaboration récurrente, un contrat-cadre bien conçu permet de gagner du temps et de la sérénité sur le long terme.


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