Au lancement d’une startup, la priorité va au produit, à la trésorerie, aux premiers clients. L’assurance, elle, arrive souvent bien plus tard. Pourtant, ne pas anticiper vos besoins en assurance peut ralentir voire compromettre une négociation commerciale. Voici pourquoi il est essentiel d’y penser dès le début de votre activité.

Le cas classique : un deal presque signé… qui bloque

Je vois souvent des éditeurs de logiciels, notamment en SaaS, négliger leurs assurances dans les premiers mois. Ce n’est pas un choix délibéré. C’est simplement qu’on ne pense pas à ça quand on construit sa V1, ou qu’on cherche ses premiers clients.

Et puis un jour, tout s’accélère. Un grand compte vous montre son intérêt. Le contrat est prêt. Il ne reste qu’à signer. Et là, vous tombez sur une clause comme :

"Le prestataire devra fournir une attestation d’assurance couvrant sa responsabilité civile professionnelle et les risques cyber."

Sauf que vous n’avez rien prévu. Résultat : vous perdez du temps à chercher un courtier ou à comprendre quelles garanties prendre, alors que la négociation était presque finalisée.

Deux assurances essentielles pour les prestataires tech

Certaines assurances sont secondaires. Pas celles-ci. La responsabilité civile professionnelle (RCP) et l’assurance cyber sont devenues des standards dans les contrats B2B, notamment informatiques.

1. La responsabilité civile professionnelle (RCP)

La RCP couvre votre entreprise en cas de faute professionnelle : erreur de configuration, bug, retard de livraison, indisponibilité du service… En cas de préjudice causé à un client, c’est elle qui prend le relais.

Elle protège donc votre entreprise, mais aussi votre client, qui sera rassuré de savoir qu’en cas de problème, les conséquences financières ne reposeront pas uniquement sur une startup au capital limité.

Certaines garanties spécifiques sont particulièrement utiles dans les métiers du numérique, comme :

  • les erreurs ou fautes techniques,
  • les retards ou manquements contractuels,
  • les dommages immatériels (défaut de performance…),
  • les frais de défense juridique.

2. L’assurance cyber

L’assurance cyber n’est pas réservée aux grands groupes. Elle devient indispensable dès lors que vous gérez des données, hébergez un service ou connectez des utilisateurs à une interface.

Les incidents possibles sont nombreux :

  • attaque ou intrusion dans votre système,
  • indisponibilité de service,
  • ransomware,
  • fuite de données personnelles.

Une cyberassurance peut couvrir :

  • les coûts de restauration,
  • les frais de notification à la CNIL ou aux clients,
  • l’accompagnement en cas de crise (experts, communication, conseil juridique),
  • la prise en charge de certains dommages liés à la violation des données.

Ces incidents peuvent paralyser votre activité, générer des coûts importants et abîmer votre image. Mieux vaut y être préparé.

Ce que vous y gagnez à souscrire tôt

Souscrire à ces assurances dès vos premiers clients vous apporte plusieurs avantages concrets :

  • Signer plus vite : vous avez déjà vos attestations, prêtes à être jointes au contrat.
  • Renvoyer une image professionnelle : vous montrez que vous êtes structuré, sérieux et prêt à travailler avec des entreprises exigeantes.
  • Gagner du temps lors des due diligences : vos documents sont à jour, vos garanties en place.
  • Protéger votre entreprise dès le départ : une erreur ou un incident technique peut survenir dès vos premières prestations.

Ce sont des postes de dépenses raisonnables, mais des éléments clés dans la crédibilité commerciale d’une startup.

Ce que je vous recommande

  • N’attendez pas d’avoir un grand compte pour souscrire.
  • Prenez des garanties ciblées adaptées à votre activité SaaS ou tech, quitte à les augmenter au fur et à mesure.

Les assurances RCP et cyber sont devenues des standards. Les prévoir en amont vous évite des blocages et renforce la solidité de vos premiers contrats.

Conclusion

L’assurance n’est pas une charge inutile à repousser. C’est un levier de sécurisation juridique et commerciale. En tant qu’avocat, je vous conseille de l’intégrer très tôt dans votre checklist. Si vous préparez vos premiers contrats B2B ou vos conditions générales, je peux vous aider à les adapter et à anticiper ces exigences dès le départ.

Nos autres ressources


Blog image
Quelles sont les classes et produits à déposer pour une marque pour une application mobile ?

Quelles classes, et produits/services inclure dans une marque pour une application mobile?

Blog image
Pourquoi la clause de cession de contrat peut poser problème dans un contrat SaaS ?

La clause de cession de contrats SaaS est un piège contractuel: il ne faut pas qu'un client puisse interdire une opération importante pour l'éditeur SaaS. Comment la rédiger?

Avançons ensemble pour accélérer votre activité