Le Data Act a profondément modifié la manière dont la résiliation des contrats SaaS doit être gérée, en particulier en cas de changement de prestataire.
Mon objectif avec cet article est double : faire comprendre aux éditeurs qu'ils doivent mettre à jour leurs contrats, et montrer aux clients qu’ils disposent désormais d’un vrai levier pour sortir d’un SaaS trop verrouillant.
Le Data Act s’applique à l’ensemble des “data processing services” : IaaS, PaaS, SaaS et services cloud proches.
Il impose un droit de “switching” qui permet au client de :
Concrètement, le fournisseur doit permettre au client de résilier le contrat pour changer de service, avec un préavis qui ne peut pas dépasser deux mois.
Ce droit s’applique même si le contrat prévoit une durée ferme et même si le contrat a été conclu avant le 12 septembre 2025.
Autrement dit, le Data Act introduit un droit de résiliation “spécial changement de prestataire” qui limite la liberté contractuelle classique.
Si vous êtes éditeur SaaS avec des clients situés dans l’EEE, vous ne pouvez pas ignorer ce droit de sortie.
Vous devez :
Je recommande de prévoir une clause dédiée, appliquée uniquement aux clients établis dans l’EEE, qui :
Cela vous permet de rester conforme au Data Act, tout en gardant un contrôle opérationnel sur le calendrier et la charge que représente la migration.
Le Data Act distingue deux notions :
Les switching charges doivent disparaître progressivement. Jusqu’au 12 janvier 2027, le fournisseur ne peut facturer que les coûts directement liés au switching. Après cette date, il ne pourra plus facturer de switching charges du tout.
En revanche, le Data Act n’interdit pas les pénalités de résiliation anticipée.
Vous pouvez donc prévoir contractuellement :
Ces pénalités devront rester raisonnables et conformes au droit national applicable (droit français des clauses abusives, contrôle des CGV, etc.).
En pratique, je recommande de :
Si vous êtes client d’un SaaS, le Data Act vous donne un outil concret pour sortir plus facilement d’un abonnement qui ne vous convient plus.
Vous pouvez :
En contrepartie, vous devrez :
Sur le terrain, l’intérêt principal de ce droit est de rééquilibrer la relation avec un prestataire qui s’appuie sur un fort effet de verrouillage (lock-in technique, complexité de migration, dépendance métier).
Beaucoup de contrats SaaS ne sont toujours pas à jour. Cela ne supprime pas vos droits côté client.
Le Data Act s'applique directement aux contrats en cours.
Vous pourrez donc :
Du côté des éditeurs, cela crée un risque de non-conformité et de contentieux inutile.
D’où l’intérêt, pour vous, d’anticiper et de mettre vos modèles en conformité plutôt que d’attendre qu’un client invoque directement le règlement.
Dans les contrats que je mets à jour pour mes clients, je veille à ce que la clause :
L’idée n’est pas de vider le Data Act de sa substance, mais de l’intégrer intelligemment dans la mécanique contractuelle, pour que tout le monde sache comment s’en servir.
Le Data Act transforme le droit de résiliation des contrats SaaS en créant un véritable droit de sortie pour les clients et en encadrant les pratiques des éditeurs.
Si vous êtes éditeur SaaS, vous devez adapter vos contrats pour intégrer ce droit de switching, clarifier votre accompagnement et calibrer vos pénalités de résiliation anticipée.
Si vous êtes client, vous disposez désormais d’un levier juridique pour sortir plus facilement d’un contrat et organiser une migration vers une autre solution.
Je peux vous accompagner, côté éditeur comme côté client, pour :


Contrat de régie freelance : clauses clés à prévoir (propriété intellectuelle, facturation, responsabilité, conformité) pour sécuriser vos missions.

Documentation SaaS : comment être transparent sans tout dévoiler. Inspirez confiance à vos clients tout en protégeant votre solution et vos négociations.
Avançons ensemble pour accélérer votre activité